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Règle d'élevage : le mâle est il plus important que la femelle ?

Règle d'élevage : le mâle est il plus important que la femelle ?

Un écrit vient de sortir sur les chevaux, document qui inquiète la population canine. Intitulé de manière provocante "Le rôle potentiel de la lignée maternelle dans la stratégie d'élevage de pur-sang», il examine l'influence génétique relative du père et de la mère dans la performance en course, documenté en termes de gains de vie (1).

Les chercheurs ont constaté que «l'élite» (top-gagnant) des mâles reproducteurs, reproduits avec les femelles d'élite étaient plus susceptibles de produire des descendants d'élite, et de même les mâles plus faibles reproduits avec des lices plus faibles produisaient une progéniture pauvre. Mais le problème était pour les femelles faibles saillies par des mâles d’élites qui avaient tendance à produire des enfants faibles, tandis que les femelles d'élite saillies par des mâles faibles pouvaient produire une excellente descendance. Donc, un excellent mâle reproducteur ne peut pas compenser les défauts d’une mauvaise lice, mais une femelle exceptionnelle peut produire un grand performer avec un mâle de mauvaise qualité.

Aha! Comme tous les éleveurs de longue date le disent, la mère est plus importante que le père dans un programme d'élevage, et voici enfin les données pour le prouver. C’est le cas chez les chevaux de course, oui. Mais ce n’est en revanche pas le cas chez les chiens et la raison devient évidente si vous lisez au-delà du résumé de l'article.

Détails de l'étude

Détails de l'étude

Pour déterminer l'influence génétique du père et de la mère sur la performance d'un cheval, ils ont déterminé l'héritabilité de la performance (documenté sous forme de gains à vie). Le terme «héritabilité» a un sens très précis en génétique. Héritabilité est la fraction de la variation totale observée dans un trait qui peut être représenté par la génétique.

Dans cette étude, les chercheurs ont disposé de données de performance pour les mâles, les femelles, et leurs descendants dans une population de chevaux de course, et ils ont fait des analyses statistiques qui ont déterminé la quantité de variation qui pouvait être expliquée par l'influence de la femelle ; la quantité de variation qui dépendait du mâle, et quelle quantité de variation n’était pas liée à la génétique.

Ils ont constaté que 14% de la variation de la performance chez les chevaux pouvait être attribuée à l'influence génétique de la mère, mais seulement 3,5% au père. Notez ici l'expression « variation de la performance ". Ce n'est pas la même chose que dire que 14% de la vitesse provient de la femelle, ce qui serait incorrect. Il fait spécifiquement référence à la variation de la performance au sein du groupe de chevaux dans l'étude, et attribue 14% de cette variation à la génétique de la mère, tandis que le 86% de la variation restante doit être attribuée à d'autres facteurs, qui pourraient inclure l’influence paternelle (pour laquelle ils ont trouvé 3,5%) et tous les facteurs possibles non-génétiques qui sont collectivement appelés « environnement ». Les facteurs environnementaux peuvent inclure un certain nombre de choses - la nutrition, l'exercice, le niveau de stress, les toxines environnementales, et même les aspects de l'environnement maternel tels que la nutrition de la mère, et les interactions du poulain et l’état de la mère après la naissance.

Ainsi, la qualité de la femelle a une influence sur la qualité de la progéniture, bien qu’il faille noter que l’héritabilité peut varier de 0 à 100%, cette influence (14%) est donc plutôt faible.

Comment la femelle pourrait contribuer à la performance de sa progéniture d'une manière que le père ne fait pas? Après tout, le père et la mère contribuent chacun exactement à la moitié des allèles sur les chromosomes autosomiques, qui comprennent tous les chromosomes sauf le X et Y chromosomes sexuels. (Pour chaque gène sur les chromosomes autosomiques, il y a deux allèles - celui qui vient de la mère et l'autre du père.)

Ce que la mère procure et que le père ne procure pas sont les mitochondries, qui sont héritées uniquement de la mère (les mitochondries dans le sperme sont habituellement détruites après la fécondation). Les mitochondries sont des organelles que l’on peut trouver dans toutes les cellules du corps, et leur fonction est de produire une molécule appelée ATP. Cette substance chimique est le "carburant" du corps. Sans mitochondries vous êtes mort. Au sens propre.

Les auteurs de cette étude pensent que les variations dans les mitochondries maternellement héritées pourraient contribuer à la performance de la progéniture. La fonction mitochondriale a été liée à la performance sportive (2). L'héritage de mitochondries plus efficaces pour générer l'ATP nécessaire pour alimenter le corps pendant une course assure donc le lien entre la performance de la mère et celle de sa progéniture. L'hypothèse que les femelles avec des mitochondries plus puissantes vont transmettre cette caractéristique à leur progéniture devrait être testée en comparant la production d'ATP des mitochondries de l'élite contre celles des individus considérés comme plus faibles.

Donc, l'importance de la qualité de la femelle en termes de performance de course d'un pur-sang n’est pas représentative (potentiellement) de la capacité de production d’énergie par les mitochondries maternellement hérités. Cependant, pour le cheval domestique moyen qui ne court pas pour vivre, avoir des mitochondries exceptionnelles ne serait pas particulièrement utile.

 

Conclusion

D’excellentes mitochondries ne seraient donc pas un grand avantage pour le chien moyen, sauf dans le cas d’activités extrêmement demandeuse en haute énergie (comme les courses ou le leurre). Il n'y a vraiment rien dans cette étude qui soutient l'idée que la «qualité» de la femelle est plus importante que celle du père dans la détermination de la qualité d'une portée de chiots. Et pour autant que je sache, il n'y a pas de données existantes concernant ce fait chez les chiens. Les déclarations générales faites dans les publications spécialisées dans le domaine du chien faisant étant que la femelle a une importance particulière pour la qualité des chiots ne sont pas étayées par des preuves.

Par exemple, quelqu’un a publié il y a un an qu’il avait fait le tour des hypothèses depuis la publication du document sur le cheval de course.  L'auteur affirmait que «la femelle ou le chromosome X est responsable de la plupart des caractéristiques hautement souhaitables auxquelles les éleveurs aspirent" (3). Le chromosome X ne porte que 5 à 10% des gènes, et ceux-ci sont responsables d'une grande variété de choses, y compris la production d'enzymes spécifiques, des facteurs de transcription, les protéines de la fonction de vision et les muscles, le développement des dents, le développement des tissus du système endocrinien et le système nerveux, la biochimie cellulaire, et bien d'autres choses (4), qui sont toutes des fonctions essentielles et fondamentales cellulaires, mais pas «des caractéristiques hautement souhaitables» qui seraient sélectionnées par les éleveurs de chiens.

Les bonnes femelles sont probablement plus susceptibles de produire de bons chiots que les faibles, et de même pour les bons mâles reproducteurs, mais les contributions génétiques du père et de la mère dans un chiot sont essentiellement égaux. Donc, la «qualité» d'un chiot sera déterminé par lequel des deux allèles est hérité de chaque parent. Si la femelle n’influence pas plus la qualité des chiots que le père, cela reste à démontrer par la science.

By Carol Beuchat PhD

Institute of Canine Biology


 

Règle d'élevage : le mâle est il plus important que la femelle ?

Règle d'élevage : le mâle est il plus important que la femelle ?

1) Lin X, S Zhou, L Wen, A Davie, X Yao, W Liu, and Y Zhang. 2015. Potential role of maternal lineage in the thoroughbred breeding strategy. Reproduction, fertility and Development. https://dx.doi.org/10.1071/RD15063

2) Das J. 2006. The role of mitochondrial respiration in physiological and evolutionary adaptation. BioEssays 28: 890-901.

3) Andrews BJ. The genetic X factor.

4) National Institutes of Health. Genes on the X chromosome